dimanche 26 octobre 2008

La première venue de Ruhiyyih Khanum à 'aéroport de Port au Prince


Lorsque La Main de la Cause de Dieu,
Amat’ul-Bahá Ruhiyyih Khanúm est venue en Haïti pour la première fois , nous venions
d' habiter à Jacmel.
Toute la communauté bahá’íe était impatiente de l’avoir parmi nous. Elle faisait le tour des pays de la Caraïbe et devait arriver à Port au Prince à la première heure, le lundi matin en provenance de la République Dominicaine sur le vol de Air Florida.
Le samedi précédant, nous quittions Jacmel en taptap pour aller l’attendre à son arrivée. Nous avions voulu arriver bien à l’avance pour nous informer de son itinéraire et de ses activités prévues en Haïti.
Nos amis, Joe et Micheline Coblentz nous ont reçu chez eux à Pétion Ville.
Micheline était dans tous ses nerfs. Elle se plaignait qu’un comité de 20 personne n’était pas arrivé à sécuriser une station de télévision pour recevoir la Première Dame de la Foi bahá’íe en Haïti . Elle était frustrée que même une interview n’avait pas pu être assurée. En plus, avait-elle dit “Comment allons nous recevoir cette dame, comme ça à l’aéroport ?” Nous n’avons même pas pu obtenir une interview avec le chef du protocole à l’aéroport pour la recevoir comme il se doit.
C’est vrai. Micheline avait raison. Il aurait fallu faire un programme approprié à sa haute station. Mais c’était sûrement trop tard, elle arrivait le surlendemain à 8hAM.
Une idée a surgit. Nous allions téléphoner à Télé Haïti. Je me souvenais de ce jeune présentateur qui parlait si bien et avait une excellence prestance. C’était Jean Camille. Je ne l’avais jamais rencontré, mais je l’admirais.
Micheline compose le numéro et me tend l’appareil. Ça sonne. Mon cœur bat. Qu’est ce que je vais dire ? J’allais raccrocher lorsqu’une voix d’homme m’a répondu. C’était Jean Gardy, un autre présentateur devenu plus tard un grand cinéaste haïtien.
Il dit bonjour, je répond de même et je demande à parler à Jean Camille.
“Qui demande pour lui ?” Je répond d’une voix sûre : C’est Moro !
Je mets vite la main sur le micro et je me tourne vers Micheline et Paule en leur disant qu’il m’enverra probablement promener car il ne me connaît pas.
Quelques secondes plus tard, des secondes qui semblaient durer une éternité, Jean Camille arrive au téléphone et me parle d’une voix très joviale :
- Moro ! Comment vas-tu ?
(Imaginez mon choc !) Mais je me rattrape très vite et lui répond de la même manière :
- Jean comment ça va ? Tu sais que la Première dame de la Foi Bahá’íe arrive par le premier vol de Air Florida lundi ? Pourrais-tu envoyer une équipe pour filmer son arrivée ?
- Oui, certainement. Comme s’appelle-t-elle ? Et combien de temps compte-t-elle rester en Haïti ? Et au fait, comment va Jacmel ?
Wow ! Il savait qui j’étais ! Mais comment savait-il, puisqu’on ne s’est jamais rencontré ?
Je lui donne les renseignements et il demande, si c’est possible, qu’elle passe à la Télé pour une vraie interview le même jour à 14h Je lui dis oui mais que j’allais confirmer avec le comité d’accueil. Je lui ai alors demandé où on s’était rencontré.
Il m’a répondu qu’on ne s’est jamais rencontré mais qu’il était venu voir mon exposition de tableau à l’Institut Français d’Haïti et qu’il était très impressionné par mon travail.
Rassuré par le succès obtenu de cette conversation, Micheline s’est levée et a dit – Allons immédiatement à l’aéroport !
Une fois arrivés là-bas, Micheline, Paule et moi, nous nous sommes dirigés vers le premier militaire visible.
Micheline, de son attitude de grande dame s’adresse à lui en lui demandant d’aller chercher le chef du protocole car “Monsieur Moro voudrait le rencontrer ”.
Le soldat ne savait pas exactement comment gérer l’affaire ; surtout qu’à cette époque c’était très important de ne pas offenser quelqu’un lorsqu’on ne savait pas qui pouvait avoir de l’influence et peut-être vous causer des ennuis. Alors, il est allé chercher le chef du protocole.
Quelques instants plus tard, un beau jeune homme élancé et élégant s’est présenté devant Micheline, qui, levant sa tête d’une manière royale lui a simplement dit en me désignant de la main : “Je vous présente Monsieur Moro ”.
Il m’a serré la main cérémonieusement puis m’a demandé ce qu’il pouvait faire pour nous.
Nous lui avons vite expliqué qui était Ruhiyyih Khanúm et quel était le but de son voyage en Haïti. Nous voulions qu’elle soit reçue comme son rang l’exige et qu’elle ne soit pas obligée de faire la queue ou d’attendre debout pour les formalités de l’aéroport.
C’est ainsi que le lendemain matin, Amat’ul-Bahá Ruhiyyih Khanúm étant sortie la première de l’avion, a pu être reçue par le représentant du protocole, qui s’était vêtu en costume d’apparat pour l’occasion, comme une reine qu’elle était.
Les bahá’ís, grâce à lui, ont pu la recevoir directement sur la piste et nous l’avons accompagnée à la salle d’attente pendant que Mme. Nakhjavání, M. Greg Dahl et le chef du protocole ont été remplir les formalité portuaire et sécuriser ses bagages.

Pendant que les formalités se faisaient, Ruhiyyih Khanúm a reçu les bahá’ís dans une salle d’attente qui lui était réservée. (la salle des VIP n’était pas disponible ce jour-la). Des membres le l’ASN étaient présents aussi. Tout le monde était très fier de recevoir Ruhiyyih Khanúm.Voici une anecdote qui prouve comment Dieu aime rire. L’ASN avait demandé aux bahá’is qui voulaient venir recevoir Khanúm à l’aéroport, de s’habiller formellement et les hommes de porter le costume. À l’époque, Moro était pauvre et ne possédait ni de costume ni de cravate. Donc il est venu en chemise africaine et sandales. Il a fait attention de se tenir à l’écart et de prendre des photos de loin. Lorsque l’avion a atterri, le chef du protocole qui avait rencontré Paule, Moro et Micheline Coblentz la veille, a demandé d’ouvrir les portes qui donnent sur la piste puis sans tenir compte des autres, a passé le bras sous le bras de Moro avec fermeté et s’est dirigé vers la piste avec tout le cortège bahá’í derrière. Moro a essayé de lui expliquer qu’il ne pouvait pas faire parti du cortège d’accueil, mais l’officier ne voulait rien entendre et n’a lâché prise qu’en présence de Ruhiyyih Khanúm . Nous voilà donc dans la salle où Ruhiyyih Khanúm a reçu les amis. Chacun s’est introduit à elle respectueusement sans la lâcher des yeux. Le regard plein d’émerveillement ‘La veuve du Gardien est vraiment là devant nous !’Après un moment elle s’adresse aux amis présents :« Regardez Moro, il a des habits pratiques pour ce pays. Je vous regarde et je suis sure que vous avez très chaud dans vos costumes. » Certains bahá’is étaient persuadés que Moro avait parlé à Ruhiyyih Khanúm. Mais quand aurait-il eu le temps. ?

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