dimanche 26 octobre 2008

Carbora et Fromage


Juste avant l’arrivé de Amat’ul-Bahà Rihiyyih Khanúm en Haïti pour la première fois, Paule a voulu lui acheter quelque chose en cadeau. Nous avons été au Market Lalue, près du Centre bahá’í. À cette époque, ce marché vendait souvent de la nourriture avariée, et j’avais peur qu’elle n’achète quelque chose qui sentirait mauvais. Les « supermarchés » à l’époque avaient la mauvaise habitude, pour faire des économies de courant, ils gardaient leur système d’air conditionné avec les valves fermées, ce qui fait qu’il n’y avait aucune ventilation et tous leurs produits avaient une odeur de poison de rats mélangée de barres de savon de lessive. Au fait, tout le monde avait pris l’habitude de cette odeur et s’y résignait. Donc, nous voila au marché et Paule choisi deux pommes, un fromage Bonbel et une bouteille de détachant liquide Carbora. Moi, totalement surpris, je lui demande s’il ne valait pas mieux lui offrir une gerbe de fleurs à son arrivée. Elle me répond qu’elle recevra certainement une ou plusieurs gerbes de fleurs et n’aurait certainement pas besoin d’autres, mais un cadeau utile serait sûrement meilleur. Je n’ai rien dit, j’ai payé et nous sommes partis. Nous avons alors été à l'aéroport pour la recevoir. Paule gardait sont petit sachet précieusement en attendant le moment approprié pour le lui offrir.
Après l'aéroport nous nous sommes alors dirigés vers l’hôtel Splendide où l’Assemblée Spirituelle Nationale lui avait réservé une chambre qu’elle partageait avec sa dame de compagnie, Mme Violette Nakhjavání. En entrant dans sa chambre, nous avons vu que la plupart des pionniers étaient déjà là et tout le monde parlait tout en gardant une attitude de respect et d’émerveillement. Imaginez-vous, la Main de la Cause de Dieu, Amat’ul-Bahá Ruhiyyih Khanúm, la veuve du Gardien bien-aimé, était là, parmi nous, dans une chambre d’hôtel, ici en Haïti ! Nous avions du mal à croire nos yeux devant un tel honneur et un tel privilège. Discrètement, Paule a donné son petit cadeau à Violette puis est retournée s’asseoir. Violette, doucement s’est approchée de Khanúm, comme on l’appelle affectueusement, et lui a tendu le paquet en lui murmurant quelque chose à l’oreille. Khanúm regarde dans le sachet de papier, sort les pommes, qu’elle pose sur le bureau, sort le fromage, sourit, puis demande à Violette de les mettre dans la boite thermos, puis sort la bouteille de détachant. Elle l’examine puis s’écrie à haute voix : CARBORA ! Elle était si contente. Elle a dit qu’elle utilisait ce produit pendant des années, mais n’arrivait plus à le trouver sur le marché. Elle en était vraiment ravie, puis elle est venue remercier Paule et moi en complimentant Paule d’être une femme réellement pratique. Elle a souligné avec joie que lorsqu’on voyage comme elle le fait, on fait souvent des tâches sur les habits et on n’a pas souvent le temps d’envoyer nettoyer.

Aucun commentaire: